Collectif Solidarité Roms 31 – TOULOUSE – ENFANTS EN SQUATS ET BIDONVILLES, POUR UN RESPECT RÉEL DES DROITS !

Collectif Solidarité Roms 31

 

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

 

TOULOUSE – ENFANTS EN SQUATS ET BIDONVILLES,

POUR UN RESPECT RÉEL DES DROITS !

Toulouse, le 30 Octobre 2017

 

 

Alors que la ville de Toulouse célèbre la Convention Internationale des Droits de l’Enfant, le Collectif Solidarité Roms 31 (CSR31) déplore que la politique d’expulsion des personnes vivant en squats et bidonvilles menée actuellement par la municipalité et les services de l’État aille, en pratique, à l’encontre des droits et principes affirmés par cette même convention.

 

Dans les jours suivant l’expulsion du 02/10/17 (squat de Lardenne et bidonville de Toulouse-Lautrec), 58 personnes, a minima, se sont retrouvées à la rue sans aucune solution d’hébergement[1]. Parmi celles-ci, 18 enfants et une femme en son 3e trimestre de grossesse. Huit enfants scolarisés se retrouvent très loin de leur école et sont aujourd’hui en situation de rupture scolaire. De même, les établissements scolaires ainsi que les services médico-sociaux de proximité (PMI, médecins traitants, etc.) ne peuvent plus dans ces conditions assurer leur rôle dans le suivi de santé des enfants et des adolescents.

Le CSR31 renouvelle sa grande préoccupation devant la fragilisation institutionnelle des personnes les plus vulnérables. Outre l’impact traumatisant de l’expulsion et de la destruction du lieu de vie, le stress, le manque de sommeil, les conditions d’hygiène inexistantes et les déficits alimentaires associés à une mise à la rue ont des répercussions graves sur la santé et le développement physique et psychique de ces enfants. Certaines familles toulousaines ayant vécu en squats ou bidonvilles voient actuellement leur situation de vie s’améliorer grâce à un hébergement temporaire et à un accompagnement social. Mais les solutions proposées ne sont pas toujours adaptées aux besoins des personnes et sont loin d’être suffisantes.

Le CSR31 déplore fortement, de concert avec la Mairie, que les conditions de vie en squats et en bidonvilles n’offrent en aucun cas un milieu favorable au développement physique et psychique des enfants et adolescents. L’enquête menée par le CDERE en 2016 démontrait que les expulsions, l’instabilité et la précarité des lieux de vie représentent le blocage le plus important à l’accès à une scolarité continue des enfants vivant en squats et en bidonvilles[2]. Il est de notre responsabilité collective d’assurer le respect et la dignité des personnes, particulièrement les plus fragiles.

La circulaire du 26 août 2012[3] , telle qu’elle devrait être appliquée, doit permettre un réel travail d’accompagnement des personnes, en amont et en concertation avec celles-ci, avec les acteurs médico-sociaux et associatifs dans le but d’éviter ces ruptures délétères dans les parcours de vie.

 

Le CSR31 rappelle instamment, à l’approche de la trêve hivernale au 1er novembre 2017 et de la Journée Internationale des Droits de l’Enfant le 20 novembre 2017,  que la stabilité du lieu de vie est une condition sine qua non à l’accès aux droits des enfants énoncée aux articles 2 (Droit à la Non-Discrimination), article 24 (Droit à la Santé) et article 28 (Droit à l’Éducation) de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant dont la France est la signataire.

Le collectif Solidarité Roms de Toulouse

 

Le Collectif Solidarité Roms 31 : CCFD-Terre Solidaire, CCPS, Cimade, LDH, Médecins du Monde, MRAP, Robins des bois de l’énergie.

[1] Si certaines de ces personnes se sont vu proposer 2 nuitées d’hôtel ou bien un hébergement en « colocation » avec des personnes inconnues qu’elles ont refusé considérant que ces propositions étaient inadaptées à leur situation, la grande majorité d’entre elles n’a pas eu de solution alternative, alors même qu’elles habitaient ces lieux parfois depuis plusieurs années et étaient suivies par les acteurs médico-sociaux de proximité.

[2] CDERE, Ados en bidonviles et en squats, l’école impossible ? Etude sur la scolarisation des jeunes de 12 à 18 ans, septembre 2016 : www.romeurope.org/ados-en-bidonville-et-en-squats-lecole-impossibleetude-sur-la-scolarisation-des-jeunes-ages-de-12-a-18-ans-collectif-pour-le-droit-des-enfants-roms-aleducation-2/

[3] La circulaire interministérielle du 26 août 2012 « relative à l’anticipation et à l’accompagnement des opérations d’évacuations des campements illicites » propose un cadre d’accompagnement pour les personnes concernées par ces évacuations.

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