Communiqué
La section locale de la Ligue des Droits de l’Homme communique :
Villefranche en liberté surveillée ?
Voici la commune de Villefranche de Rouergue saisie à son tour de frénésie sécuritaire.
L’installation d’un système de vidéosurveillance dans le centre ville est en préparation.
La section locale de la Ligue des Droits de l’Homme tient à donner son avis et à alerter les citoyens sur ce projet qui semble bien avancé.
Les systèmes de vidéosurveillance que l’on essaie de « vendre » aux citoyens sous l’appellation de « vidéoprotection » pour moins effrayer sont attentatoires à la liberté fondamentale de circuler sans entrave ni surveillance, attentatoires à la vie privée, et sont un outil de contrôle social.
Personne n’est assez naïf pour penser que seuls les délinquants seront filmés. L’on saura qui vient chez vous, dans quel commerce vous faites vos courses, quelles sont vos relations, à quelle heure vous êtes en ville…etc
Et personne ne sait ou ne saura comment et par qui seront visionnés et utilisés les enregistrements.
Une telle initiative est –elle pertinente dans notre centre ville ?
La Bastide est un quartier de Villefranche où se développe un sentiment d’insécurité plutôt qu’une insécurité réelle. Malgré quelques délits, il s’agit davantage d’incivilités vécues comme de l’insécurité.
A ceux qui croient lutter contre ce sentiment par des caméras de surveillance dans un périmètre délimité, nous faisons remarquer que le risque de l’accroître est grand.
Une plus grande présence des forces de l’ordre n’est –elle pas préférable ? A moins que l’on ne veuille remplacer les fonctionnaires par des caméras ? N’oublions pas l’objectif gouvernemental dans ce domaine.
La vidéo surveillance a t-elle fait preuve de son efficacité ?
Aucune statistique officielle, aucun rapport n’est disponible malgré la multiplication des installations de caméras sur le territoire.
Aux Etats-Unis, certaines villes ont abandonné l’usage systématique de caméras vidéo à cause de l’absence de résultats.
En Angleterre, très « vidéoprotégée », le Ministère de l’Intérieur a constaté l’absence d’impact du système de surveillance sur la criminalité.
Dans ces conditions convient-il d’engager une dépense aussi importante en installation et fonctionnement ?
Enfin, nous dénonçons un véritable déficit démocratique : projet élaboré en catimini, sans débat spécifique en conseil municipal et avec les citoyens villefranchois, ceux de la Bastide et tous ceux qui la font vivre.
Au pays de la Liberté, on ne peut accepter d’être mis arbitrairement en liberté surveillée.