02/03/2010
Libé-Toulouse
http://www.libetoulouse.fr/2007/2010/03/les-roms-portent-plainte-contre-la-police.html
Les Roms portent plainte contre la police
VIOLENCES POLICIERES. Une enquête vient d’être ouverte par le procureur de la République de Toulouse. Tabassage pour les uns et papiers d’identité confisqués pour les autres : ce sont les raisons pour lesquelles deux hommes et cinq femmes d’origine roumaine, soutenus par la Ligue des Droits de l’Homme (LDH), ont porté plainte contre la police le 10 janvier dernier.
Selon les faits rapportés par la LDH, ces actes seraient consécutifs à deux contrôles de polices distincts. Ils auraient eu lieu à proximité du campement situé en bordure de rocade où une vingtaine de familles Rom se sont installées depuis 2002.
26 août 2009, début d’après midi. «Dans ce qu’ils nous ont raconté dans le détail, précise Rémi Cochard, délégué régional de la LDH les deux hommes mendiaient ce jour là, à l’une des sorties de la rocade prés de l’hôpital Purpan. Lorsqu’ils ont été interpellés par des policiers en tenue. Sans raisons, l’un d’entre eux les aurait alors tabassés avec un gant plombé».
«Selon leurs dires, le policier en question, qu’ils décrivent très précisément, sentait l’alcool. Ce dernier aurait ajouté que c’était lui qui faisait la loi. Ses collègues ne seraient pas intervenus pour l’empêcher d’agir.»
Moins d’un mois plus tard, le 23 septembre 2009, l’autre incident, à l’origine de la plainte, se serait produit au même endroit. Cette fois, ce sont cinq femmes habituellement en train de laver les pare-brises des automobilistes qui font l’objet d’un contrôle. «La patrouille était composée d’une femme et deux hommes, reprend le délégué de la Ligue des Droits de l’Homme. Ces derniers leur auraient alors confisqué passeports et cartes d’identités sans leur fournir aucun récépissé».
Les 17, 18, et 19 février derniers, un officier de police judiciaire a entendu les sept plaignants au Commissariat central de l’Embouchure. «Aucun témoin ne s’est manifesté, précise Rémi Cochard. Et les hommes frappés n’ont pas de certificats médicaux. Ils ne connaissaient pas l’existence de la médecine légale. Ils ont cependant pu fournir les immatriculations des véhicules des patrouilles de police concernées. Á l’arrivée : ce sera la parole des uns contre celles des autres.
J-M.E
Commentaires
Cette communauté de Roms, tous originaires du même village de Roumanie, détruit par une inondation, rassemble environ 120 personnes, dont une trentaine d’enfants, tous scolarisés pour ceux qui sont en âge de l’être.
Ils sont l’objet du soutien, en particulier, du Secours catholique et de Médecins du Monde, ainsi que de la Municipalité de Toulouse, qui, par l’intermédiaire de la Communauté du Grand Toulouse, va mettre un terrain à proximité, mieux équipé, à leur disposition.
Le déclenchement d’une enquête préliminaire par le Procureur de la République a été rapide. Nous serons attentifs à la suite qui y sera donnée.
Cette population, qui vit dans des conditions difficiles, a été l’objet le 10 février, dans le cadre, certes, d’une autre affaire, d’une opération de contrôle lourde, aux petites heures du matin. Il reste à en étudier les moyens employés. Aucune interpellation ni constatation de faits délictueux n’est intervenue dans ce cadre. il reste qu’ils en sont encore plus fragilisés.
La méfiance, voire l’hostilité vis-à-vis des étrangers est une constante de la politique actuelle de l’Etat, et, tristement, d’une fraction de la population française
Comment, également, ne pas y voir un autre signe dans l’apposition, à la SNCF, en Midi-Pyrénées, d’une affiche appelant à la surveillance et à la délation des Roumains ,et qui a fait l’objet d’une protestation indignée de syndicats?
Le pseudo débat sur l’identité nationale a fait, et fera encore, bien des dégâts.
La Ligue des droits de l’Homme continue à exercer son rôle de vigie républicaine.
http://ldh-midi-pyrenees.org