L’Aide Sociale à l’Enfance – ASE – est chargée d’« apporter un soutien matériel, éducatif et psychologique aux mineurs, à leur famille, aux mineurs émancipés et aux majeurs âgés de moins de 21 ans confrontés à des difficultés sociales susceptibles de compromettre gravement leur équilibre » (Code de l’Action Sociale et des Familles).
Quand un mineur est en situation de danger, la protection de l’enfance se doit d’intervenir. L’ASE est là pour placer ces enfants sur demande de la famille, du président du Conseil départemental ou du juge des enfants. Elle le « doit » ! Ce n’est ni une option, ni une faveur mais un droit et une obligation que l’État doit assurer via l’ASE notamment.
Or dans le département du Tarn – et malheureusement plus globalement – l’ASE, faute de moyens humains et financiers suffisants, est dans l’incapacité de respecter ce droit. « Nous sommes réduits à être observateurs impuissants de la mise en danger tant du mineur que de nos services » écrit dans Le Monde du 30 Mai 2022 Natacha Goldschmidt (psychologue clinicienne).
Ce qui est vrai pour tous les enfants de France l’est aussi pour les MNA (Mineurs Non Accompagnés) lorsqu’ils sont enfin reconnus mineurs par le juge. Reconnaissance longue et pénible que les juges eux-mêmes hésitent à faire sachant que l’ASE ne pourra sans doute pas assurer.
Les associations du Tarn, LDH, RESF, Antre d’Eux… dénoncent avec force cette situation qui renvoie les jeunes à la rue ou dans des structures solidaires, très peu financées voire même privés de subvention (cf Gaillac), elles aussi surchargées. Elles demandent donc au préfet, aux collectivités territoriales concernées et à l’État d’assumer ses responsabilités et de faire respecter le droit en donnant à l’ASE les moyens d’assumer ses missions et de donner également aux associations d’aide les subventions nécessaires à leur fonctionnement.
La Section du Tarn de la LDH, le 1er novembre 2023.