Communiqué : quand le syndicat FO Pénitentiaire dérape ….

Dans un tract daté du 16 février 2012, le secrétaire général adjoint du syndicat F-O pénitentiaire exprime son mécontentement suite à des mesures prises par l’administration pénitentiaire concernant la tarification de produits de consommations à destination des personnes détenues, selon lui « défiant toute concurrence ». A cet égard, alors que de multiples études font apparaître que le prix des produits de première nécessité achetés par les personnes détenues atteignent des montants qui dépassent l’entendement ; toute mesure les rendant accessible à une population ne bénéficiant que de faibles moyens parait socialement positive.

Par ailleurs, la Ligue des droits de l’Homme condamne fermement un langage qui semble bien loin du registre syndical dans un tract dans lequel la population carcérale est stigmatisée de façon inadmissible : « de la fripouille condamnée par la Justice Française », « des crapules qui remplissent nos détentions » Dans une rhétorique n’ayant rien à envier au chantres des idées de l’’extrême droite, les auteurs, dénoncent des prisons françaises qui deviendraient des « Fouquet’s carcéraux » dans lesquels il ferait bon vivre « tellement le confort y est excellent ».

A l’heure où la politique pénitentiaire française fait l’objet depuis quelques années de multiples condamnations de la part des Cours de justice Française et Européenne, pour traitements inhumains et manquements aux soins, et détient depuis 2010 le triste record européen de taux de suicide en détention, la Ligue des droits de l’Homme s’interroge sur les objectifs de telles déclarations émanant d’agents du service publics de la justice.
Enfin, la Ligue des droits de l’Homme rappelle que les personnes condamnées par la justice, dont elle souligne que le personnel pénitencier à la charge, restent des citoyens à part entière.

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