ETRANGER, MON AMI…

Mon Ami

Dans l’espace entre toi et moi ils ont créé une frontière. De part et d’autre de cette ligne, ils nous ont déclarés étrangers l’un à l’autre.

Ils nous ont bâti une identité incompatible, parce que nationale et donc exclusive… exclusive de notre humanité.

Nous ne pouvons mettre nos pas dans les traces de l’un ou de l’autre sous peine d’infraction. Afin que tu ne foules plus le sol de notre territoire, ils montent des murs de briques, de barbelés électrifiés, ils te laissent dériver jusqu’à la mort sur les mers du monde entier.

Pour toi, mon ami, déclaré étranger, ils ont décidé la chasse à l’homme… ta famille, tes enfants compris, sont pourchassés, privés de liberté, enfermés dans des prisons à l’abri de tous les regards.

Tes vêtements tombent en lambeaux, les oripeaux de l’indignité t’éclaboussent, ton corps souffre jusqu’à la maladie.

L’un et à l’autre ils nous condamnent au silence, tellement les mots sont impuissants à décrire ton malheur et à défendre notre liberté, notre fraternité.

Par ce que je reconnais ton  humanité, par ce que je te reconnais le droit de vivre en homme libre, je monte mon verre à mon front, siège de ma raison, je le présente à mon cœur siège de ma raison aimante, et je bois à ton honneur et à la préservation de notre dignité.

B.S. Section de Toulouse

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